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Transition intergénérationnelle

Transition intergénérationnelle | ©FREEPIK
Crédit photo : FREEPIK

Transition intergénérationnelle
Vivre présentement dans le passé, peut être considéré comme utilisé son vécu pour préparer le futur d’un autre tout en étant bloqué sur soi-même. La libre expression sur ce que l’on est, ce que l’on ressent ne devrait pas seulement être plantée dans un bloc note afin d’essayer de plaire à quiconque et marcher dans une logique qui ne fonctionne pas à notre réalité. On devrait être capable de dire haut et fort qui on est, de se libérer des préjugés et s’accepter soi-même.
La génération de 2000 est, dans tous les sens du terme, le fruit de plusieurs générations précédentes, mais aussi le produit du temps et de son époque. C’est ce qui marque une part de cette différence avec celles qui la précèdent. Avec les évènements sociopolitiques qui ont un effet « positif ou négatif » constant sur la vie des gens de cette ère, l’évolution de la technologie, l’avènement du téléphone a aussi son rôle à jouer. Les Technologies de l’information et de la communication (TIC) constitueraient une opportunité pouvant aider celles et ceux faisant partie de cette génération à se développer personnellement et professionnellement, à simplifier leurs tâches quotidiennes et à communiquer plus efficacement avec leurs entourages, l’information qui devient plus accessible, de nouveaux sports, de la musique, de nouveaux courants artistiques. 
De nos jours, on se demande « qu’est-ce qu’une opportunité sans la capacité d’en profiter de façon fertile ? ». Il est plus facile de s’adapter avec quelque chose quand on grandit avec et c’est cet écart qui existe entre la jeunesse d’aujourd’hui et celle d’avant dans l’usage des TIC. Une utilisation non-productive de ces dernières dans une société qui attire tant de peines et de douleurs, provoquerait une fuite de cette génération, la dégradation de leur identité, accessibilité à la drogue et à la luxure. Au grand malheur, ce n’est que ceux qui font preuve de clairvoyance et ne se laissent pas tenter par certaines occasions, qui peuvent résister et changer la donne.
Confronté à la violence, la peur, le manque d'intérêt et la monotonie des choix de la société, une jeunesse bourrée d’imagination est réduite à suivre une route vide de bon sens tracée et laissée par ceux qui la critiquent. La génération de 2000, “ timoun 2000” est vue à travers le pays et vendue dans le monde via les réseaux sociaux comme étant la génération la plus dégradante de toute l’histoire. Une petite exception est faite, comme on pourrait ironiser avec une phrase assez courante, “les plus justes seront sauvés”. Une prise de conscience pourrait nous évacuer de cette ironie et nous demander à nous-même, ils seront sauvés de quoi, ou de qui ? 
Un système qui ne fait qu’imposer le mode de vie désiré aux jeunes, un mode de vie où tout espoir est fatal, où l’on vit en pensant constamment à l'au-delà, où on n'a pas le droit de choisir mais de suivre. Sauvés d’un espace invivable mais qui les rend encore plus forts, en dépit du manque de choix, entre ce que le système considère comme étant bien ou mal et l'imposer par des actions sociales, comment opter pour le bien quand on ne leur montre que le mal depuis leur enfance. 
Coincé dans une bulle ou ils ne peuvent faire aucun tri, puis on les considère comme des jeunes libres. Liberté ? liberté heurtée. Heurtée par la violence, heurtée par le banditisme, l’acculturation et l’insuffisance de choix. Comment se fixer sur le classique quand on ne connaît que la débauche sociale, par quel moyen organiser des journées récréatives, des sorties de ciné, visiter les zones touristiques, se cultiver, avec la conjoncture du pays. Cette bulle ne les offre pas plus qu’une option.
On pourrait considérer comme « les plus justes » ceux qui résistent et qui ne se laissent pas abattre par la résignation collective, qui défendent leurs droits et se disent qu’ils sont meilleurs que cette image accostée à leurs personnalités, qu’ils méritent mieux que ce mode de vie qu’on leurs dicte et ils peuvent faire mieux que ce qu’ils font aujourd'hui. Mais est ce qu'ils seront sauvés ? On peut prétendre connaître les justes mais pas leurs sorts. 
Un peuple qui ne connaît pas son histoire est appelé à la revivre, en l'occurrence une génération sans histoire n’a guère le choix que d’en créer une.  La nouvelle génération est peut-être critiquable sur de nombreux points ; néanmoins, il ne faut pas oublier qu’elle ne s’est pas éduquée toute seule. Notre société a perdu en majeure partie sa fierté bien avant cette génération ; accuser celle-ci d’être à la base de l’effritement des valeurs sociales est cruel. Le monde n’est pas statique, il bouge et quand une société n’avance pas en proposant du positif à ses jeunes, il est normal que les valeurs de cette société se désagrègent. Il y a dans la génération 2000 des gens qui sont concernés par l'évolution du monde, l'environnement, le dérèglement climatique, les problèmes de droits des individus, l'égalité des races et genres ; tout comme il y en ont d’autres qui sont mal-à-l’aise, inquiets pour le futur et qui se replient sur eux-mêmes deviennent frileux, conformistes et conservateurs.
La génération de 2000 ne répond pas vraiment à la description néfaste de « moun pèdi » qu’on la colle. Internet ouvre des champs de vision et d’opportunités distincts à ces jeunes. Une partie de cette génération bénéficie de l’encadrement de leurs proches, ce qui les arme suffisamment pour comprendre et affronter la réalité dans laquelle on vit ; d’autres jeunes se construisent seuls sans l’aide de quiconque, pas même l’aide des précurseurs qui se croient remarquables dans la conformité mais qui n’ont rien laissés pour protéger leurs postérités.