Nous aurons beaucoup parlé de musique plus particulièrement de genres musicaux qui font la une, après tout ça ne servirait à rien de parler de musique sans parler des tendances sur lesquelles sont tournés les projecteurs. À chaque période apparaît un nouveau genre musical à l’instar du Hip-hop, R&B, du dancehall, du reggae, du compas etc… toutes des tendances surgies de nulle part mais inventées par quelqu’un et qui ont fait leur chemin depuis et ceci malgré les difficultés. Prenons le cas du Hip-hop pour lequel l’ascension n’a pas été facile, il a fallu des années de dur labeur avant qu’on ne l’accepte au sein de l’industrie musicale.
De la plupart de ces genres musicaux, d’autres en sont découlés et c’est le cas pour le Rap qui à partir duquel a pris naissance d’autres tendances telle que le trap, le drill dont allons parler de manière plus approfondie.
C’est quoi la musique Drill ?
La musique Drill est un sous-genre musical du hip-hop lancé par les jeunes rappeurs et producteurs originaires des quartiers de South Side à Chicago dans les années 2010. C’est un type de rap contemporain commencé à être popularisé à Chicago avant de s’exporter au Royaume-Uni en 2012 où il va s’étendre en partant de Brixton à toutes les régions du pays. Il se caractérise par des rythmes inquiétants, des mélodies obsédantes et des paroles sombres et choquantes.
Avec des racines dans le centre-ville défavorisé de Londres, il s'adresse aux jeunes qui grandissent dans des zones défavorisées. C'est une forme d'expression pour les communautés autrement sans voix.
Pourquoi parlons-nous de Drill ?
Le Drill est lié à la montée de la violence chez les jeunes à Londres. De nombreux artistes portent des cagoules ou des masques dans leurs vidéos, et leurs paroles font souvent référence à la drogue, aux armes à feu et aux couteaux. Ainsi, les médias, le grand public et la police ne laissent passer ces détails pouvant permettre de donner au Drill une autre réalité en le caractérisant par la violence et la rivalité des gangs.
En 2018, le commissaire de la police métropolitaine, Cressida Dick, a choisi les clips musicaux de Drill pour alimenter la vague de violence à Londres et a demandé à YouTube de supprimer toutes les vidéos qui glamourisent la violence. YouTube a ensuite supprimé 30 vidéos.
La même année, deux artistes de Drill, Skengdo et AM, ont été interdits de rapper sur certains sujets et de se produire. Ne pouvant se limiter dans l’exercice de leur passion catégoriquement violé cette interdiction en 2019 à la suite de laquelle ils ont été condamnés à des peines de prison avec sursis.
“Notre art imite notre vie, pas l'inverse”
L'artiste de Drill, Abra Cadabra, fait valoir que les aspects violents de Drill sont simplement leur réalité. C'est un symptôme de notre époque - fermeture des centres de jeunesse, coupures aux services de police. La musique est une forme d'évasion créative de la violence qui entoure les jeunes. C'est le reflet de leur réalité. Pas quelque chose à censurer.
Il est peu probable que criminaliser la musique Drill réduise la violence parce qu'elle ne s'attaque pas aux causes profondes - traumatismes infantiles, effondrement familial intergénérationnel et exclusions scolaires.
L'espoir de Drill
Beaucoup d'artistes ont suggéré que Drill offre une évasion du crime. Konan, un artiste rap, dit que “c'est la privation qui dévaste les communauté pas la musique, avant la musique, il n'y avait que la prison, des gangs et se faire arrêter”
L’impact du Drill sur l’esprit des jeunes s'accroît au fur et à mesure, à chaque nouvelle musique, a chaque fois qu'un artiste exprime son mépris et son histoire il permet à d'autres d’en créer une nouvelle. Il est vrai que certaines personnes s'expriment pour échapper à la violence mais qu’en est-il de celles qui écoutent? Vu l'évolution des choses catastrophiques de ce monde, le manque de considération vis-à-vis de ces gens et les critiques peu constructives à leur égard, existe-il une possibilité de voir la flemme du Drill s'éteindre un jour?